La parole de Dieu s’entrelace avec la création. Elle use de métaphores et de symboles tirés de la nature pour nous révéler qui en est l’auteur et ce qu’il attend de nous. Il en est particulièrement question dans l’Épitre de Paul aux Galates, où celui-ci expose les neuf fruits de l’Esprit.
Cette métaphore trouve une transposition dans l’art de la Renaissance italienne où les fruits spirituels s’incarnent généralement dans la représentation de fruits terrestres.
Bien plus, de nombreux fruits autrefois dévolus à l’évocation de l’amour profane prennent, dans le contexte sacré, de nouvelles résonances symboliques.
C’est ainsi que l’historienne Mirella Levi d’Ancona, dans son livre The Garden of the Renaissance, répertorie et explique le symbolisme végétal de 160 plantes, examinées à travers 25 000 peintures de la Renaissance Italienne. La collection s’appuie principalement sur cette ressource pour constituer neuf planches, chacune dédiée à un fruit.
La grenade, aux graines foisonnantes, est le symbole de la charité et des dons généreux tandis que la vigne, aux grappes abondantes, est l’allégorie des joies de l’Esprit. L’olive figure la paix, renvoyant à l’histoire du Déluge où la colombe revient vers Noé avec une branche d’olivier, marquant la fin du fléau. Le goût délicat des cerises en font le symbole de la douceur à tirer d’un bon travail. Le moine bénédictin Pierre Bersuire dans son Repertorium Morale considère la longue silhouette de la prune pour lui reconnaitre le sens de la patience. Martin de Tours nourrissait les pauvres avec des framboises, leur conférant alors le symbole de la bonté. Pour Pline l’ancien, le citron est une représentation de la fidélité en amour. Enfin, le poète Adam de Saint-Victor donne à la vierge Marie le nom de « Myrte de tempérance », mariant ainsi ces deux fruits.